Prix Goncourt : La guerre s'achève et les dernières années sont dures pour le père et la mère Dubois. À travers eux, nous vivons les privations, l'infini courage, la grande solidarité des pauvres de cette époque. La mère fait toujours de son mieux avec le peu qu'elle a, songeant à ses garçons dont l'un l'a presque reniée et dont l'autre a disparu. Le père grommelle, soigne son jardin, recommence à faire du pain... Les incidents sanglants de la libération de Lyon atteignent la petite ville, y sèment le désordre, le sang, la mort.
En ce féroce hiver de l'an 1639, ils fuient leur Franche-Comté ravagée par la peste et la guerre... Guidés par le charpentier Bisontin-la-Vertu, ils sont là quelques-uns qui marchent obstinément, affrontant le froid, la faim et les loups. Ils marchent vers le pays de Vaud, vers le Léman. Quand ils arrivent à Morges, épuisés, les portes se ferment. Pour eux, c'est la quarantaine et le travail hors les murs. Ne connaîtront-ils donc jamais que la peine et l'exil ? Mais déjà ils reçoivent la lumière du lac, la paix de la forêt.
Une barge halée par des hommes remonte le Rhône jusqu'à Lugdunum, cité romaine, capitale des Gaules. A son bord, Brutus, un taureau camarguais, Vitalis le patron de la barge et Blandine, une jeune esclave ; ils vont être jetés dans l'arène où l'on torture les chrétiens.
En ce terrible hiver de 1639, sur la Franche-Comté ravagée par la guerre et la peste, le vent du nord souffle... portant la peur, la mort et le hurlement des loups. Les paysans peinent et souffrent dans l'angoisse quotidienne, mais c'est un coup du sort plus terrifiant encore qui frappe Mathieu : on le désigne d'office fossoyeur aux "loges" de la Beline ! Les loges ? Là-haut sur la colline, quelques baraques isolées où l'on parque les pestiférés, un village entre vie et mort. Et pourtant Mathieu doit obéir.